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Libération

Face aux députés, Gonzalez défend son gouvernement Il s'expliquait hier sur le scandale des écoutes du Cesid.

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publié le 30 juin 1995 à 5h50

Madrid,

de notre correspondant Felipe Gonzalez a répété hier que son gouvernement «ne connaissait pas l'existence» des écoutes téléphoniques illégales réalisées dans les années 80 par les services secrets du Cesid (Centre supérieur d'information de la Défense), à l'origine d'un grave scandale politique en Espagne. Le Premier ministre espagnol comparaissait devant la Chambre des députés, moins de 24 heures après avoir accepté la démission du vice-président du gouvernement, Narcis Serra et du ministre de la Défense, Julian Garcia Vargas. Felipe Gonzalez a déchargé les deux membres de son cabinet de toute responsabilité directe dans les écoutes, mais a justifié leurs démissions par la «gravité des faits» qui ont «profondément ébranlé le panorama politique». Il a attribué les écoutes de dizaines de personnalités, dont le roi Juan Carlos, à un «ancien haut responsable déloyal» du Cesid, le colonel Juan Alberto Perote, agent du Centre jusqu'en 1991, et incarcéré récemment par un juge militaire pour divulgation de secrets d'Etat.

En acceptant les démissions de deux de ses ministres les plus proches, et en s'expliquant devant les députés, Felipe Gonzalez tente d'en finir avec une crise politique grave juste avant que l'Espagne prenne ­demain­ la présidence de l'Union europénne. Il compte en partie sur cette présidence pour récupérer une popularité fortement mise à mal par «une interminable chaîne de scandales», selon le mot, hier, de José Maria Aznar, le leader de l'opposition de droi