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Libération

Schengen, la France traîne les piedsParis va maintenir les contrôles d'identité aux frontières terrestres.

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publié le 30 juin 1995 à 5h50

La France sera cet été le seul pays de l'espace Schengen à contrôler

tous les touristes étrangers à ses frontières terrestres. Alors que ses partenaires supprimeront dès le 1er juillet les contrôles d'identité aux frontières intérieures de la sous-région européenne constituée des sept pays signataires (France, Allemagne, Espagne, Portugal, Luxembourg, Belgique et Pays-Bas), Paris a obtenu hier, à Bruxelles, de jouer solo. Les six autres pays ont toutefois refusé de prolonger de six mois l'actuelle période transitoire de trois mois qui s'achèvera samedi. La décision, qui devait être prise à l'unanimité, a en effet été rejetée par les Pays-Bas et l'Allemagne, obligeant ainsi Paris à user de la clause de sauvegarde prévue par l'article 2 de la convention. Une décision qui n'a pas semblé troubler outre mesure le ministre des Affaires européennes, Michel Barnier, visiblement satisfait de «l'état d'esprit et du climat» de la réunion du comité exécutif.

Alain Juppé, en déclarant mercredi soir sur France 3 qu'après trois mois de fonctionnement «cela ne marche pas comme cela devrait marcher», a pourtant jeté un certain trouble parmi les Sept. Le Premier ministre belge, Jean-Luc Dehaene, a d'ailleurs téléphoné hier au Premier ministre français, afin de lui faire part de sa réprobation. Certes, Jacques Chirac, lors de la campagne présidentielle, puis plus récemment au sommet européen de Paris, avait menacé de renégocier la convention si notamment les Pays-Bas ne coopéraient pas davanta