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Le juge Di Pietro devant le procureur

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publié le 3 juillet 1995 à 6h38

Le juge Di Pietro devant le procureur Antonio Di Pietro, l'ex-magistrat le plus populaire d'Italie, a été interrogé hier pendant plus de dix heures par Fabio Salamone, procureur adjoint de Brescia. Il a dû s'expliquer sur ses relations avec des personnages douteux du milieu milanais des affaires. On lui reproche d'avoir emprunté 120 millions de lires, environ 400.000 francs, sans intérêt auprès d'un assureur impliqué par ailleurs dans des affaires de justice. Di Pietro aurait également joué de son influence pour convaincre des entrepreneurs à payer les dettes de jeu de l'un des ses proches Eleuterio Rea, ancien chef des Renseignements généraux dans la capitale lombarde. Enfin le magistrat aurait participé indûment à la première réunion de la commission chargée de nommer le chef des policiers municipaux milanais, poste qui aurait échoué ensuite à Rea.

Ces faits dont l'intérêt pénal est à démontrer étaient connus depuis longtemps. Ils viennent d'être relancés par l'avocat d'un général de la brigade financière dont l'arrestation avait été demandée par Di Pietro. Bettino Craxi, ancien président du Conseil socialiste, condamné à deux reprises et réfugié en Tunisie, refuse de son côté, de devenir le bouc émissaire de la corruption et mène un combat sans merci contre les magistrats du pool milanais «Mains propres» et Di Pietro.

Reste que Di Pietro, homme symbole d'une justice sans complaisance a été obligé de se rendre en cachette dans une salle anodine de la préfecture afin d'évite