Luis Landa Diaz aura droit à un procès devant un tribunal civil vénézuélien. Sans les campagnes menées par Amnesty international, il aurait tout simplement «disparu», comme des milliers d'autres, coupables d'avoir des convictions différentes de celles des autorités de leur pays. Défendre cas par cas les droits fondamentaux des individus, y compris face à des gouvernements démocratiquement élus, c'est le travail de fourmi auquel se livre l'organisation des droits de l'homme créée, en 1961, par l'ancien ministre irlandais des Affaires étrangères Sean McBride et l'avocat anglais Peter Benenson. Une action politique, dans le sens où elle interpelle les Etats au nom des citoyens, qui vaut aujourd'hui à Amnesty de pouvoir mobiliser plus de 1 million de bénévoles dans plus de 170 pays, mais lui vaut aussi d'être interdit de publicité sur les radios de Grande-Bretagne par la loi (Libération du 4 juillet 1995).
Dans son dernier rapport annuel(1), Amnesty met plus ou moins gravement en cause les autorités de 151 pays. L'organisation insiste cette année sur la situation des femmes, à deux mois de la Conférence mondiale des femmes à Pékin. Des Algériennes assassinées parce qu'elles refusent de porter le voile à Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix en résidence surveillée depuis plus de cinq ans parce qu'elle a osé s'opposer au gouvernement de son pays, la Birmanie, les femmes sont les premières victimes du climat de violence entretenu ou autorisé par nombre de gouvernements, dénonce