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Libération
Enquête

A Pyongyang, la dictature sans vagues de Kim juniorKim-Jong Il fête un an de pouvoir en Corée du Nord.

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publié le 8 juillet 1995 à 6h28

Pékin,

De notre correspondante Kim Il-sung a disparu il y a juste un an, d'une crise cardiaque, à l'âge de 82 ans. Il avait dirigé d'une poigne de fer pendant un demi-siècle la Corée du Nord, l'Etat totalitaire le plus fermé du monde. A l'époque la plupart des commentateurs ne donnaient pas cher de la survie du régime communiste. Kim Il-sung avait fondé la première «dynastie rouge» en confiant la succession à son propre fils Kim-Jong Il, âgé de 52 ans. Kim junior était, et reste, un personnage énigmatique. Ses très rares apparitions publiques ont contribué à alimenter les rumeurs sur son caractère, réputé faible et versatile. La propagande sud-coréenne s'était chargée de compléter le tableau, le présentant comme un attardé mental, obsédé par les femmes et le cinéma, de santé fragile et incapable de prendre une décision politique.

Douze mois plus tard, force est pourtant de constater que Kim-Jong Il apparu hier pour rendre hommage à son père, est toujours là et que le régime n'a pas évolué. La Corée du Nord est toujours sous haute surveillance policière, la société verrouillée, aucun vent de libéralisme ou de réforme n'a soufflé sur cette terre d'Asie du Nord. «Aucun symptôme à Pyongyang ne peut laisser penser qu'une bataille pour le pouvoir ou même une lutte entre factions soit actuellement engagée. L'armée jouit assurément d'une influence grandissante. Kim-Jong Il doit s'appuyer plus que son père sur les généraux, mais c'est une coexistence pacifique» affirme Krzysztof Darew