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Libération

Gonzalez veut libéraliser l'avortement en Espagne Le projet de loi divise la majorité parlementaire.

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publié le 8 juillet 1995 à 6h28

Madrid,

de notre correspondant Après maints atermoiements, le Conseil des ministres espagnol a finalement envoyé hier au Parlement le projet de loi sur la libéralisation de l'avortement, voué à la polémique sociale, mais aussi politique. Les nationalistes catalans de Convergencia i Unio, alliés parlementaires des socialistes depuis les dernières élections de juin 1993, ne voteront en effet pas la loi.

La décision de Felipe Gonzalez de tenir cette vieille promesse électorale, en partie pour contenter la gauche de son électorat, a été un des éléments de la détérioration des relations entre les socialistes et leurs alliés. «Avec ce projet, le gouvernement ouvre la porte de l'instabilité parlementaire», avertissait ainsi récemment Josep Antoni Duran i Lleida, le chef de file de la tendance démocrate-chrétienne de CiU. Mais dans l'immédiat ce sont plutôt l'Eglise et toutes les organisations catholiques qui fourbissent leurs armes. La loi de 1985 autorise l'interruption volontaire de grossesse dans trois cas particuliers: en cas de viol, de malformation du foetus ou de «grave danger physique ou psychologique» pour la (future) mère. De fait, 98% des 45.503 avortements pratiqués en 1993, dernier chiffre disponible au ministère de la Santé, ont été réalisés sous l'option, relativement souple, de «danger psychologique», qui doit tout de même être constaté par deux médecins. La quasi-totalité des IVG se font dans des cliniques privées, les médecins des hôpitaux publics se réfugiant la p