Kourou (Guyane française),
envoyé spécial C'est à 18h23, heure de Paris, très précisément que le 75e vol de la fusée Ariane s'est élevé au-dessus de la forêt guyanaise dans un fracas assourdissant, emportant trois satellites. Hélios 1, 2,5 tonnes, premier satellite de renseignement optique spécifiquement conçu pour cet usage en Europe, est en effet accompagné du petit engin Cerise (50 kg), chargé de mesurer les émissions radioélectriques, et d'un petit satellite scientifique espagnol. Le vol d'Ariane s'est parfaitement déroulé, la propulsion stoppant 17 minutes et 56 secondes après le lancement. Une minute plus tard, Hélios se trouvait sur son orbite d'attente.
Désormais, le premier satellite de fabrication française entièrement conçu pour les besoins de la Défense est en place dans l'espace; il faut encore savoir comment ses images seront utilisées quand le système sera réellement opérationnel en octobre. Il est clair, comme l'a souligné le vice-amiral Philippe Durteste, de l'état-major des armées, que «ces nouvelles capacités spatiales vont provoquer un changement complet de l'organisation de la Défense. On ne saurait plus se passer de cet équipement». L'ingénieur général Jean-Pierre Rabault, directeur des missiles et de l'espace au ministère de la Défense, confirme: «Hélios crée un nouveau service et un nouveau besoin pour les autorités civiles et militaires.» Traduction concrète: dans le difficile contexte budgétaire actuel, il paraît peu vraisemblable que l'espace soit to