Le processus de démocratisation des institutions turques exigé par
les Européens pour donner l'ultime feu vert au traité d'union douanière associant la Turquie aux Quinze est bloqué. Le Premier ministre, Tansu Ciller, a dû finalement «geler», la semaine dernière, ses projets de reforme de la Constitution héritée du coup d'Etat militaire de septembre 1980 face à une massive opposition conservatrice renforcée par nombre de parlementaires de son propre parti, le DYP (Parti de la juste voie, droite).
Un échec cuisant même si la première femme Premier ministre de l'histoire turque rappellait vendredi dernier devant son groupe parlementaire sa volonté de continuer dans la voie de la démocratisation: «Ceux qui n'évoluent pas avec les développements historiques sont condamnés.» Tansu Ciller et Hikmet Cetin, vice-Premier ministre et leader du CHP (Parti républicain du peuple, social-démocrate) l'autre parti de la coalition gouvernementale s'étaient mis d'accord sur le paquet des réformes indispensables à même de rassurer les gouvernements européens sur la bonne volonté démocratique des autorités d'Ankara.
Ces amendements prévoyaient l'abolition d'une vingtaine d'articles afin d'étendre les droits syndicaux et de permettre aux organisations syndicales comme aux associations de faire de la politique. Au cours de ces quinze jours de débats à l'Assemblée il n'a pas été possible d'obtenir la majorité requise des deux tiers. L'Anap (le Parti de la mère patrie, droite libérale), la princi