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Libération

Pékin arrête un dissident chinois naturalisé américain Les incidents entre Chine et Etats-Unis se multiplient.

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publié le 10 juillet 1995 à 6h26

Pékin

De notre correspondante L'arrestation reconnue samedi par la Chine d'Harry Wu, dissident chinois naturalisé américain, envenime la crise diplomatique qui oppose depuis plus d'un mois Washington et Pékin. Wu, qui vit depuis 1985 aux États-Unis, a été arrêté le 19 juin alors qu'il présentait son passeport ­en règle­ au poste frontière reliant le Kazakhstan à la province chinoise du Xinjiang. Les autorités l'accusent d'«espionnage», d'usurpations de secrets d'État et de falsifications d'indentité, crimes pouvant être punis de peines de prison allant jusqu'à la perpétuité. Agé de 58 ans, Harry Wu avait minutieusement décrit la réalité du «goulag chinois», dont il fut lui-même prisonnier pendant dix-neuf ans, de 1960 à 1979. A trois reprises au cours des quatre dernières années, il était entré en Chine et s'était rendu dans plusieurs dizaines de «camps de travail» pour y réaliser des photographies et des films clandestins.

«Nous sommes très inquiets du sort de monsieur Wu», indique-t-on à l'ambassade américaine où les diplomates américains n'ont toujours pas pu le rencontrer. Côté chinois, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Chen Jian, a accusé Wu d'être «entré dans des zones et des organisations non ouvertes pour y mener des activités contraires à la loi chinoise». Les relations entre Pékin et Washington n'ont cessé de se dégrader depuis le voyage «privé» aux États-Unis, le mois dernier, du président de Taiwan, Lee Teng Hui. La Chine, qui considère Taiwan c