Bangkok,
de notre correspondant La dissidente birmane Aung San Suu Kyi a été libérée après près de six années d'assignation à résidence dans sa maison à Rangoon, a annoncé hier à des journalistes étrangers le colonel Kyaw Win, porte-parole du Slorc (Conseil pour la restauration de l'ordre et de la loi), la junte militaire au pouvoir depuis 1988. Aung San Suu Kyi avait été assignée à résidence le 20 juillet 1989, après avoir été accusée de «menaces contre la sécurité de l'Etat». Aucune autre précision sur sa libération n'était disponible hier soir. Son élargissement, cependant, n'a pas été annoncé par Radio-Rangoon, apparemment pour éviter un rassemblement de ses partisans, estime un observateur occidental résidant à Rangoon.
Beaucoup d'observateurs s'interrogent sur les conditions qui ont présidé à sa libération. «La junte a pris un risque car Aung San Suu Kyi peut toujours entraîner derrière elle un mouvement de foule», commente un diplomate. Le général Khin Nyunt, homme fort de la junte, avait laissé planer le doute sur cette libération il y a quelques semaines, affirmant qu'elle ne pourrait avoir lieu que lorsque «la paix et la stabilité», c'est-à-dire la survie de la junte militaire, seraient assurées. Suu Kyi, de son côté, a réaffirmé à plusieurs reprises, sa détermination à ne pas accepter un compromis qui l'écarterait de la scène politique. Elle a toujours insisté pour que les Birmans ne croient à l'annonce d'un accord entre elle et le Slorc que si cette annonce venait