New-York,
de notre correspondant «Aujourd'hui, j'annonce la normalisation des relations avec le Viêt-nam»: vingt ans après la fin de la guerre du Viêt-nam, Bill Clinton a finalement décidé, hier, de clore le chapitre de l'histoire américaine qui aura le plus profondément marqué sa génération par une déclaration solennelle à la Maison Blanche, en présence de plusieurs membres du Congrès, dont certains ont combattu au Viêt-nam. Quelque 58.000 Américains et 3,5 millions de Vietnamiens avaient péri dans ce conflit entre 1965 et 1975, et Bill Clinton lui-même, quand il était étudiant, s'y était opposé.
Attendue de longue date, cette annonce longtemps retardée devrait permettre symboliquement au secrétaire d'Etat américain Warren Christopher de se rendre à Hanoi d'ici à la fin du mois dans la foulée d'une réunion de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean), qui doit accueillir le Viêt-nam dans ses rangs, marquant ainsi la réintégration entière du Viêt-nam communiste dans la communauté internationale.
Le calendrier de la décision de Clinton n'est pas fortuit: l'entrée annoncée du Viêt-nam dans le club des nouveaux «tigres asiatiques» à la croissance «miraculeuse» met en relief à quel point les Etats-Unis, malgré la levée de l'embargo commercial l'an dernier, étaient restés en dehors de la course aux investissements étrangers dans ce pays: alors que Taiwan, Hong-kong, Singapour, le Japon et la Corée du Sud y occupent le peloton de tête, les Etats-Unis ne figurent qu'en 1