Moscou, correspondance

Le président russe Boris Eltsine, 64 ans, a été hospitalisé hier, officiellement suite à des problèmes cardiaques. Cette alerte paraît être la plus sérieuse depuis que les problèmes de santé d'Eltsine ont commencé. Mais elle pourrait aussi n'être qu'une nouvelle maladie diplomatique.

«L'électrocardiogramme est normal, le patient peut se lever et reste actif, assure le service de presse de la présidence, mais il passera les prochains jours en observation». Cette retraite du chef de l'Etat n'est pas sans rappeler «l'opération bénigne du nez» qui avait permis au chef de l'Etat de s'éclipser aux premiers jours de l'intervention russe en Tchétchénie en décembre dernier. A l'époque, sa disparition à une période critique avait provoqué de multiples spéculations sur sa maîtrise réelle des événements.

Le retrait «pour quelques jours» du chef de l'Etat derrière les murs de l'hôpital du Kremlin coïncide en effet de nouveau avec des événements importants de politique intérieure liés à la crise tchétchène. La Cour constitutionnelle a commencé hier l'examen de la légalité de l'envoi des troupes fédérales en Tchétchénie. Son verdict, sans entraîner de conséquences concrètes, aura toutefois une valeur symbolique importante. Au même moment, les pourparlers de paix en cours à Grozny, la capitale tchétchène, sont arrivés à un stade décisif. Moscou attend la réaction des indépendantistes à sa proposition de reporter le règlement du statut futur de la république au lendemain