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Libération

Haïti: les urnes confirment Aristide

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publié le 13 juillet 1995 à 6h21

Avec la bénédiction de la communauté internationale, le parti du

président haïtien Aristide disposera, tant à la Chambre des députés qu'au Sénat, d'une majorité absolue, à l'issue d'élections législatives dont le déroulement a été entaché par des irrégularités et des fraudes multiples.

Le Conseil électoral provisoire (CEP) n'est d'ailleurs toujours pas en mesure de publier des résultats complets, trois semaines après la tenue du premier tour. Il a pu cependant annoncer mardi, sur la base de données encore partielles, que le Rassemblement Lavalas , une coalition regroupant trois formations à la dévotion d'Aristide, avait d'ores et déjà quatre élus au Sénat, dix autres de ses candidats se trouvant en ballottage très favorable pour le second tour. Il y avait 18 sièges à pourvoir sur un effectif de 28 sénateurs et les résultats de deux départements (quatre sièges à pourvoir) ne sont toujours pas connus.

La situation à la Chambre basse est tout aussi favorable aux hommes du Président, avec 16 députés élus au premier tour et 39 autres en ballottage favorable sur un total de 83 sièges. Or les partisans d'Aristide étaient minoritaires dans la Chambre des députés issue des élections de 1990.

Un chanteur nationaliste d'extrême gauche, Mano Charlemagne, soutenu officieusement par Lavalas, est par ailleurs donné favori pour la conquête de la mairie de la capitale, Port-au-Prince, au détriment d'Evans Paul, dont le parti, le FNCD, avait pourtant «lancé» Aristide en politique en l'investissan