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Libération

Attentats en Argentine: la piste syrienneil y a un an, l'explosion d'une bombe dans un édifice de la communauté juive faisait 89 morts.

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publié le 17 juillet 1995 à 6h58

Santiago

Correspondance Le 18 juillet 1994, il y a tout juste un an, une bombe détruisait les locaux de la Mutuelle d'entraide israélite en Argentine (Amia), ensevelissant 89 personnes. Deux ans auparavant, un engin explosif dirigé contre l'ambassade d'Israël à Buenos Aires avait fait 23 victimes. Dans les deux cas, l'enquête officielle a privilégié la piste islamiste et désigné l'Iran comme commanditaire des attentats, sans fournir, toutefois, de preuves substantielles permettant d'étayer l'accusation. Force est de constater aujourd'hui que l'identité des coupables et leurs mobiles restent un mystère. Les représentants de l'importante communauté juive argentine, meurtrie et inquiète, souhaitent le voir éclairci au plus vite par la justice.

Pour le moment, les résultats de l'instruction sont plutôt maigres. La «piste iranienne» trouve son origine dans les déclarations d'un transfuge des services secrets de Téhéran, Moatamer Manucher. Or la crédibilité du personnage, plutôt fantasque, n'est pas au-dessus de tout soupçon: ne s'est-il pas d'abord rendu à La Havane, dans l'intention, selon ses dires, de demander l'asile politique aux Etats-Unis via l'ambassade du Mexique? En ce qui concerne l'attentat contre l'Amia, le principal inculpé, Carlos Telleldin, n'est au mieux qu'un comparse: c'est lui qui a vendu la voiture dans laquelle aurait été placée la bombe, à un certain Martinez, bien sûr introuvable.

Le piétinement de la justice est-il imputable au peu d'empressement du pouvoir