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Libération

Fidèle Bulgarie

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publié le 17 juillet 1995 à 6h58

Cent tanks T-72, cent transporteurs de troupes et douze hélicoptères

de combat Mig-24: le cadeau que la Russie vient de faire à la Bulgarie est d'autant plus généreux qu'«il n'est subordonné à aucune condition politique», comme l'affirme Moscou. Il s'agirait pour la Russie d'écouler au moindre coût des armements destinés à la destruction, et, pour la Bulgarie, de moderniser son arsenal, datant de la guerre froide. Mais, à la lumière du rapprochement russo-bulgare, ce geste gratuit sonne comme un remerciement. La Russie, la Grèce et la Bulgarie prévoient en effet la mise en place du pipeline transbalkan, un oléoduc long de 300 kilomètre, qui acheminera le pétrole de Sibérie, d'Asie centrale et de la Caspienne via les Balkans. Avec ce nouveau tracé, la Russie gagne une bataille décisive dans la guerre pour le contrôle du transport des matières premières de l'ex-Urss. L'enjeu économique et politique de la maîtrise de la route du pétrole a d'ailleurs été un facteur déterminant dans le déclenchement de l'intervention russe en Tchétchénie, qui représente un véritable noeud stratégique. Le projet du pipeline transbalkan libère Moscou des alternatives iranienne et turque. Ces deux Etats multiplient depuis des mois les offensives diplomatiques en Asie centrale et en Azerbaïdjan pour obtenir le transit du pétrole par leurs territoires. Le tracé a en revanche reçu la bénédiction des Occidentaux. Le projet, dont le coût global s'élève à 668 millions de dollars, sera financé en partie par