Menu
Libération

L'affaire du GAL rebondit à MadridLe gouvernement est accusé d'avoir dirigé le terrorisme antibasque.

Article réservé aux abonnés
publié le 19 juillet 1995 à 6h57

Madrid,

de notre correspondant L'étau se resserre autour de Felipe Gonzalez. Car trois anciens hauts responsables policiers, accusés d'avoir trempé dans l'organisation du Groupe antiterroriste de libération (GAL, instrument d'une «guerre sale» contre l'ETA dans les années 80) ont «craqué» devant le juge d'instruction Baltasar Garzon. Ils ont reconnu les faits et montré du doigt l'échelon supérieur: le gouvernement, en la personne de l'ex-ministre de l'Intérieur, José Barrionuevo.

La ligne de défense du gouvernement espagnol dans ce scandale du GAL, qui consistait à tout nier en bloc, semble donc de moins en moins tenable. Les déclarations des anciens hauts fonctionnaires ont, en effet, autrement plus de poids que les premiers aveux, passés en décembre, par le trouble subalterne policier José Amedo dont les accusations avaient fait éclater l'affaire. Miguel Planchuelo, ancien chef de la police de Bilbao, en détention préventive depuis le 19 décembre, a affirmé au juge que la stratégie du GAL (responsable de plus d'une vingtaine d'assassinats contre la mouvance séparatiste basque) était élaborée directement depuis le ministère de l'Intérieur par le secrétaire d'Etat de l'époque, Rafael Vera, un des principaux accusés dans l'affaire, et le ministre José Barrionuevo. Julian Sancristobal, ancien préfet de Biscaye (Bilbao), également incarcéré, est aussi passé aux aveux dans le même sens et Francisco Alvarez, ex-chef du Commandement unique de la lutte antiterroriste, devait le fai