Pékin, de notre correspondante
Un petit vent de panique a agité Taiwan mercredi, au lendemain de l'annonce par la Chine de manoeuvres militaires stratégiques, comprenant des lancers de missiles à environ cent kilomètres au nord-est des côtes de l'île nationaliste. La Bourse de Taipeh a chuté de 4,2%, son plus bas niveau depuis dix-neuf mois. Tout en protestant contre cette «menace pour la paix et la sécurité dans la région», les autorités taiwanaises ont lancé un appel au calme à la population, inquiétée par les titres des journaux du matin.
L'Armée de libération chinoise (APL) a annoncé mardi soir qu'elle allait procéder du 21 au 28 juillet à des entraînements pour le lancement de missiles, et demandé l'évacuation de tous les navires et avions d'une zone d'environ trente-six kilomètres de diamètre. «Il s'agit d'une zone assez étroite, qui laisse penser que les Chinois veulent tirer un missile balistique, plutôt que tactique», estime un expert occidental. L'Armée chinoise possède quatorze missiles ICBM sur silo et douze missiles ICBM installés sur des sous-marins. Les missiles pourraient parfaitement être lancés des bases du Shaanxi ou du Gansu, sur le continent. Un entraînement similaire avait déjà eu lieu au début des années quatre-vingt. Cette fois, la manoeuvre survient dans un climat diplomatique tendu entre la Chine communiste et l'île de Taiwan. Les autorités chinoises n'ont pas digéré la visite aux Etats-Unis, au début du mois de juin dernier, du président taiwanais