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Analyse

Chirac sur la même longueur d'onde que les militaires françaisAprès avoir riposté à la mort des deux Casques bleus, les Français de la Forpronu veulent aussi répliquer aux attaques contre les civils.

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publié le 24 juillet 1995 à 7h03

La situation des militaires français n'est guère confortable. Sans doute, les instructions politiques qu'ils reçoivent sont-elles désormais très fermes, et ont-ils conçu quelque espoir dans la volonté affichée des alliés de réagir vivement à des attaques serbes. De même, la réaction de Jacques Chirac, qui n'hésite pas à donner des ordres de riposte, est-elle accueillie avec satisfaction. Mais il reste maintenant à démontrer que toutes les attaques seront tuées dans l'oeuf, et qu'elles ne feront pas l'objet de riposte dans les seuls cas où elles se poursuivraient. De même, les militaires français souhaiteraient pouvoir répliquer, non pas seulement aux attaques les plus graves visant la Forpronu ­ celles provoquant des morts d'hommes ­ mais également à celles frappant les populations civiles. Seul moyen à leurs yeux de faire entendre raison aux Serbes.

Les Français ne veulent évidemment pas mener seuls cette guerre. Ils n'ont jamais cherché à mettre sur le terrain l'ensemble des moyens militaires nécessaires aux actions de force que la Forpronu pourrait conduire. Ce ne serait ni judicieux au plan politique, ni surtout très réaliste. Mais il est clair que les missions qu'ils mènent actuellement dans l'ex-Yougoslavie préfigurent largement ce que seront ses interventions dans les années à venir: pratiquement jamais pour défendre les intérêts vitaux du pays, mais toujours ou presque dans le cadre de coalitions. Elles ont évité pendant quarante ans que des conflits entre nations dis