Moscou,
correspondance A peine sorti de l'hôpital où il venait de passer plus de dix jours à la suite d'une crise cardiaque, Boris Eltsine a signé le décret de nomination de l'un de ses proches à la tête des services secrets russes. Mikhaïl Barsoukov, le chef de la sécurité du Kremlin est ainsi devenu hier celui du Service fédéral de sécurité (FSB), l'organe qui a remplacé le KGB. Récemment promu général, le «commandant du Kremlin» appartient au cercle très étroit des confidents du président russe qualifiés de «favoris» par la presse moscovite.
Militaire de carrière réputé pour son sérieux, Mikhaïl Barsoukov a fait preuve d'une fidélité sans faille à Eltsine. C'est elle qui expliquerait l'ascension rapide de cet homme de 48 ans qui serait également lié d'amitié avec Alexandre Korjakov, le chef de la garde présidentielle et éminence grise du président russe. Une fidélité qui remonte à l'«époque soviétique» et que le quotidien russe Komsomolskaya Pravda résume d'une anecdote. «Pendant une réception à l'étranger, Barsoukov, voyant que Boris Eltsine n'avait pas de champagne, lui a spontanément tendu sa flûte. Un geste que le président a su apprécier: Mikhaïl, sache que je ne l'oublierai jamais», lui aurait répondu le président russe. Et le Komsomolskaya Pravda de souligner que Barsoukov serait un homme à femmes, un bon vivant, préférant les costumes dernier cri à l'uniforme.
Cela ne l'a pas empêché de faire toute sa carrière au sein des services de sécurité du Kremlin. Issu de la