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Portrait

Tchernomyrdine, un présidentiable qui monte

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publié le 28 juillet 1995 à 6h43

Le Premier ministre russe, fidèle de Eltsine, est déjà en campagne pour les législatives de décembre.

Moscou, correspondance Viktor Tchernomyrdine, l'apparatchik modèle, tente de se tailler une figure de leader politique charismatique. Lancé en politique par Boris Eltsine au printemps comme chef du parti centriste «Notre Maison la Russie», le Premier ministre russe, déjà en campagne pour les élections législatives du 17 décembre prochain, s'est véritablement révélé au cours des dernières semaines. Le tournant a eu lieu en juin, lors de la prise en otages de 2.000 Russes par un commando tchétchène dans un hôpital de la ville méridionale de Boudennovsk. En acceptant de négocier avec les terroristes, il a insufflé un nouveau style à la politique russe. Alors que Boris Eltsine avouait avoir donné l'ordre de lancer l'assaut qui provoqua la mort de plusieurs dizaines d'otages, son chef de gouvernement mettait en avant la «valeur des vies humaines». Du jamais vu en Russie, où la raison d'Etat a toujours prévalu. Après la libération négociée des otages, le Premier ministre a poursuivi son oeuvre pacificatrice en orchestrant les premiers véritables pourparlers de paix en Tchétchénie. «C'est depuis Boudennovsk que Viktor Tchernomyrdine est devenu un véritable homme politique aux yeux de l'opinion», confirme Igor Kliamkine, le directeur du centre d'analyse et de sondage Opinion publique.

Dans ses rapports avec le Parlement, Viktor Tchernomyrdine a aussi renforcé son assise. Il est certe