Le Viêt-nam est devenu officiellement vendredi le septième membre de
l'Asean, l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est, qui regroupait jusqu'alors le Brunei, l'Indonésie, la Malaisie, les Philipines, Singapour et la Thaïlande. Il participe donc en tant que membre à la conférence ministérielle de l'Asean qui a débuté jeudi à Bandar Seri Begawan, capitale du Brunei. Il participera, dans la foulée, au Forum de la sécurité régionale de l'Asean (FRA), qui réunira, du 1er au 3 août, les ministres ou vice-ministres des Affaires étrangères de 18 Etats d'Asie-Pacifique.
Avec la normalisation américano-vietnamienne, décidée le 10 juillet par le président Bill Clinton, l'admission du Viêt-nam communiste au sein de l'Asean marque la pleine réintégration de ce pays dans la communauté internationale dont il s'était exclu en occupant le Cambodge de 1979 à 1989. Elle officialise la fin de la guerre froide en Asie du Sud-Est. Créée en 1967, avec l'idée d'appuyer à l'époque l'intervention militaire américaine au Viêt-nam, l'Asean fut, dans les années 80, le contrepoids capitaliste à l'Indochine communiste (Cambodge, Laos et Viêt-nam).
Ironiquement, Hanoi trouve aujourd'hui un moyen de renforcer sa sécurité nationale devant l'hostilité persistante de la Chine. Selon le calcul des Vietnamiens, un front diplomatique peut, à terme, se dégager face à Pékin, qui revendique la mer de Chine du Sud dans sa globalité, dont l'archipel des Spratleys, situé à 300 kilomètres des côtes vietnamiennes et.