La Russie a entrepris une grande offensive diplomatique sur le front
asiatique avec la visite d'Andreï Kozyrev la semaine dernière au Viêt-nam. C'est la première fois qu'un chef de la diplomatie russe se rend dans ce pays. La grande première russe devance ainsi de peu celle, américaine, du secrétaire d'Etat Warren Christopher attendu à Hanoi au début du mois d'août. Emportant dans ses bagages plusieurs hommes d'affaires russes et des représentants des principales banques commerciales, Andreï Kozyrev souhaite rappeler ses «relations historiques et traditionnelles» avec ce pays ouvert depuis peu au marché international. «Le ministre russe des Affaires étrangères cherche avant tout à vendre un certain nombre de projets économiques», constate le quotidien russe Commersant. Bien que Moscou ne soit plus le premier partenaire commercial du Viêt-nam, sa présence demeure importante, notamment dans le secteur pétrolier. La société mixte Vietsovpetrol produit près de 7 millions de tonnes de pétrole off-shore par an. Mais les principaux contentieux entre les deux Etats n'ont pas été réglés au cours de cette visite. Ainsi, l'avenir de la base aéronavale de Cam Ranh, qui a longtemps été la plus importante base des Soviétiques à l'étranger et que les Russes voudraient continuer à utiliser, n'est toujours pas fixé.
Mais aux yeux de la Russie «le Viêt-nam est surtout une voie d'accès au marché des membres de l'Asean» (Association des Nations du Sud-Est asiatique, ndlr), estime le même quotidie