Genève,
de notre correspondant Le mystère autour du sort de milliers d'hommes disparus depuis la chute de l'enclave musulmane de Srebrenica le 11 juillet s'épaissit. Ont-ils été exécutés sommairement après les combats? Ont-ils été faits prisonniers? Combien d'entre eux ont-ils réussi à rejoindre le territoire sous contrôle bosniaque? Dans une conférence de presse donnée hier à Genève, Christophe Girod, adjoint du délégué général pour les Balkans du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a affirmé que son organisation n'avait eu accès qu'à 164 prisonniers détenus par les Serbes dans le camp de Batkovic, dans le nord-est de la Bosnie, alors que 5.000 à 6.000 demandes de recherche de disparus ont été déposées au près du CICR.
A mots couverts, le CICR a critiqué le manque de coopération des autorités serbes de Bosnie, jugeant que les visites de ses délégués dans les lieux de détention ont été «décevantes». Ainsi, dans la ville de Bratunac, les cellules étaient vides. Une visite prévue samedi dernier dans la prison de Foca, où semble-t-il d'autres prisonniers originaires de Srebrenica étaient détenus, a été annulée, officiellement pour «raisons de sécurité». A cause des bombardements, le CICR n'a pu avoir accès à la prison de Kula Butmir à Sarajevo, où, selon les autorités serbes de Bosnie, deux prisonniers auraient été transférés. Le Comité international de la Croix-Rouge n'a pas non plus eu accès à une zone proche de Tuzla, aux mains des Bosniaques, où se trouveraient «d