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Analyse

Les tribulations de Clinton dans sa politique chinoiseFaute d'une ligne ferme, la crise avec Pékin dure.

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publié le 2 août 1995 à 7h45

Washington, de notre correspondant

Les sources américaines se sont bien efforcées, hier, de qualifier de «détendue» la rencontre, à Brunei, du secrétaire d'Etat américain Warren Christopher et du ministre chinois des Affaires étrangères Qian Qichen. Mais après deux mois de l'une des crises les plus graves pour les relations sino-américaines, depuis la reconnaissance de la Chine populaire par les Etats-Unis en 1972, force était pourtant de constater que rien ne s'était éclairci hier sur ce front orageux.

Provoquée, en juin, par le visa «privé» de visite aux Etats-Unis accordé par l'administration Clinton au président de Taiwan, Lee Teng Hui, renforcée par l'arrestation, par le régime de Pékin, du militant sino-américain des droits de l'homme Harry Wu, la crise est apparue comme le couronnement d'une politique américaine trop souvent hésitante, entre le mercantilisme obsessionnel, qui est la marque de la diplomatie clintonienne, et les coups de menton épisodiques lancés par Washington à propos des droits de l'homme en Chine. Le gouvernement chinois, du coup, demandait des excuses, ou presque, exigeant des Etats-Unis qu'ils «corrigent leurs erreurs» avant d'envisager toute amélioration des relations bilatérales. Warren Christopher, qui s'est fait une spécialité des humiliations chinoises (il s'était fait vertement recevoir, lors de son dernier voyage à Pékin, lorsqu'il avait tenté d'évoquer la question des droits de l'homme), avait là une rude tâche. A juger les premiers résulta