Amnesty International lance un appel pour que cessent les violences
subies par les femmes du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord «pour la simple raison qu'elles ne sont pas des hommes». Dans un rapport publié hier, l'organisation rappelle aux gouvernements que «les droits fondamentaux des femmes, comme ceux des hommes, sont protégés par le droit international».
Selon Amnesty, les femmes sont maltraitées non seulement en temps de guerre mais en temps de paix quand elles se trouvent en porte-à-faux par rapport à l'opinion dominante, masculine. L'obligation ou l'interdiction du port du voile, notamment, n'a pas grand-chose à voir avec les convictions religieuses des intéressées: «Si elles ne portent pas le voile, les Iraniennes et les Soudanaises risquent d'être arrêtées et flagellées. Les Tunisiennes risquent quant à elles d'être harcelées si elles ne le portent pas.»
Malgré les violations généralisées de leurs droits, les femmes de ces régions n'hésitent pas à s'engager, note Amnesty: des Israéliennes et des Palestiniennes manifestent ensemble contre les violations des droits de l'homme; en Tunisie, un groupe de femmes a signé une pétition en 1994 pour le respect de la liberté d'expression.
C'est aussi la capacité des femmes musulmanes à s'organiser qu'a saluée hier le Premier ministre pakistanais Benazir Bhutto, à l'occasion de la première conférence des femmes parlementaires musulmanes. Les déléguées de 38 pays musulmans d'Afrique, d'Asie, du Moyen-Orient et de Bosnie sont réunie