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Libération

L'affaire Contreras réveille le général Pinochet au ChiliIl réclame la clémence pour l'ex-chef de la Dina.

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publié le 3 août 1995 à 7h43

Santiago, de notre correspondant

Deux mois après sa condamnation à six ans de prison par la Cour suprême du Chili, le général Manuel Contreras sera-t-il bientôt l'hôte illustre du pénitencier spécialement construit pour l'accueillir? Rien n'est moins sûr, même si la cour d'appel de Concepcion vient de rejeter un pourvoi présenté par son avocat, qui alléguait les problèmes de santé de son client pour solliciter l'ajournement de son arrestation. Or, l'ancien patron de la Dina, la police politique de la dictature, aujourd'hui réfugié à l'hôpital naval de Talcahuano, dans le sud du pays, est sur le point d'être opéré d'une hernie par des médecins militaires... Grâce à cette intervention opportune, Contreras devrait continuer à gagner du temps, comme il le fait, avec la complicité active de l'armée, depuis que la justice l'a reconnu responsable de l'assassinat d'Orlando Letelier, l'ancien ministre des Affaires étrangères de Salvador Allende, commis en 1976 à Washington par des agents de la Dina.

Riche en rebondissements, le feuilleton Contreras tient le Chili en haleine et tend les rapports entre la majorité présidentielle et les hommes du général Pinochet. Le commandant en chef avait pourtant fait acte d'allégeance au pouvoir judiciaire une fois le verdict «historique» rendu public. Le président de la démocratie-chrétienne, principal parti de la coalition gouvernementale, l'en avait alors publiquement félicité. Mais il fallut vite déchanter, lorsqu'à la surprise générale, des co