Vingt-quatre heures après le vote de la Chambre des représentants américaine autorisant une levée de l'embargo sur les armes à destination du gouvernement bosniaque, la décision qui reste soumise au veto du président Clinton provoque une vive hostilité en Europe et en Russie. Sur le terrain, le déploiement des troupes se poursuit autour de la ville de Bosansko Grahovo, conquise vendredi par les forces de Zagreb. Sécessionnistes serbes et autorités croates doivent cependant se rencontrer aujourd'hui à Genève. Enfin, le président serbe, Slobodan Milosevic, a signifié clairement son refus d'aider les Bosno-Serbes dans le conflit sanglant et «absurde» qui les oppose aux forces musulmanes et à l'armée croate.
Le vote de la Chambre des représentants américaine a suscité hier des réactions de réprobation sans surprise dans les chancelleries européennes. Avec, parfois, un ton étonnamment modéré. C'est le ministre danois de la Défense qui a critiqué avec le plus de véhémence cette nouvelle étape après le vote similaire du Sénat américain la semaine dernière vers une levée éventuelle de l'embargo sur les armes en Bosnie. «Ce oui est un signal politique négatif pour la paix dans l'ex-Yougoslavie, a déclaré à Copenhague Hans Haekkerup. Il pourra être interprété par les forces gouvernementales bosniaques comme un signal clair, ce qui veut dire que leur besoin de rechercher la paix sera moindre.»
A Bonn, le ministre allemand des Affaires étrangères, Klaus Kinkel, a évoqué aussi «u