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Portrait

Jorge Sampaio, Lisbonne en tremplin pour la présidenceLe maire de la capitale part favori de la présidentielle.

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publié le 10 août 1995 à 7h33

Lisbonne, envoyée spéciale

Il y a quelques semaines, Jorge Sampaio avait le bras en écharpe, comme Mario Soares. Deux hommes de gauche, le candidat à l'élection présidentielle portugaise de janvier et le président sortant, handicapés de la droite: un bonheur pour les caricaturistes. Aujourd'hui, celui que les médias ont parfois comparé à un Michel Rocard portugais malaxe de la main droite une balle de caoutchouc vert. Son médecin le lui a conseillé pour rééduquer ses deux doigts cassés en essayant de bloquer un ballon de foot. Et puis ça le détend: la comparaison avec Rocard l'agace, «sauf si c'est pour considérer que je suis, comme lui, un homme de principes. Je déteste le populisme, de droite comme de gauche». Ne lui en déplaise, le maire de Lisbonne apparaît pourtant comme «une figure un peu solitaire de la politique portugaise, entretenant des relations parfois difficiles avec l'appareil du Parti socialiste», selon Jose Manuel Fernandes, sous-directeur du quotidien Pùblico. Et ses relations avec le président Soares ne sont pas sans rappeler celles des ex-Premier ministre et président français. Leurs premières amours et leurs premières dissensions datent du régime Salazar. A l'époque, Jorge Sampaio est déjà connu comme le leader des grèves étudiantes de 1962. Mario Soares appelle le jeune avocat pour l'aider à défendre les «politiques» devant un tribunal qui l'est tout autant; le temps de la police secrète et de la torture, se souvient Sampaio. C'est de cette époque que