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Libération

Tudjman décline l'invitation d'Eltsine. Le leader croate refuse d'aller à Moscou sans son homologue bosniaque.

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publié le 10 août 1995 à 7h33

Le rêve de Boris Eltsine, orchestrer le règlement du conflit en

ex-Yougoslavie par le biais d'un sommet serbo-croate à Moscou, s'est écroulé dans la confusion. Le président croate Franjo Tudjman a rejeté hier ce sommet prévu pour aujourd'hui, estimant qu'«une telle rencontre devait être préparée avec soin» et que «le président bosniaque Izetbegovic devait y être associé». Le président serbe a annoncé que, pour sa part, il se rendra à Moscou comme prévu. Lundi, le chef d'État russe avait invité ses homologues serbe et croate afin de préparer un «règlement politique global» des conflits en ex-Yougoslavie.

Retour en force de Moscou sur la scène du règlement du conflit en ex-Yougoslavie, l'initiative russe avait pourtant suscité un certain scepticisme. «Il ne peut y avoir d'accord sur le dos des plus faibles», avait souligné mardi Herbert Schmuelling, le porte-parole adjoint du gouvernement allemand. «En rappelant le leitmotiv russe d'une solution politique, Boris Eltsine tente de se remettre en selle», constatait-on à l'ambassade de France à Moscou. La dernière proposition russe en date, à la fin juillet au lendemain de la prise des enclaves de Zepa et de Srebrenica par les Serbes de Bosnie, avait déjà été accueillie avec beaucoup de froideur par les membres du Groupe de contact qui n'y voyaient qu'une nouvelle tentative russe pour retarder un recours à la force contre les Serbes bosniaques.

Pour sa part, Bill Clinton tentait lui aussi de prendre l'initiative diplomatique. Il a dé