Vukovar, correspondance particulière
Vukovar est sur le pied de guerre. Le chef-lieu de la Slavonie orientale, sous contrôle serbe, situé à huit kilomètres seulement de la ligne de démarcation, se prépare à l'affrontement depuis la victoire éclair des forces croates en Krajina: hommes en armes omniprésents, miliciens aux barrages, tanks aux intersections stratégiques... La plupart des maisons sont vides, les volets fermés, donnant une atmosphère de cité fantôme à cette ville marquée par les terribles combats de 1991 en Croatie.
En uniforme, Ljubinko Stojanovic, directeur du service de presse de Slavonie orientale, explique: «Nous sommes en situation de guerre, la mobilisation générale a été décrétée, les autorités civiles ont été remplacées par le général Dusan Loncar, notre commandant en chef. Depuis mardi, un commandement militaire unifié est opérationnel entre l'armée yougoslave et les forces de Slavonie orientale, les troupes serbes sont déjà sur notre territoire pour nous aider à nous défendre contre les Croates.»
De fait, sur la route de Belgrade, on peut voir d'interminables convois militaires, des transports de troupes, des unités de transmission, des blindés légers et des véhicules sanitaires de l'armée yougoslave faisant route dans la direction de Vukovar. Ils croisent, de l'autre côté, une file continue de 100 kilomètres de long de réfugiés serbes fuyant la Krajina, les vitres de leurs voitures brisées par les pierres lancées par des Croates.
Le dispositif militaire s