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Libération

Nuages sur la Conférence de Pékin

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publié le 11 août 1995 à 7h28

Des milliers de femmes n'ont toujours pas de visa pour la réunion en

Chine.

A trois semaines de la tenue de la quatrième Conférence mondiale des femmes, à Pékin, des milliers de femmes n'ont toujours pas de visa pour la Chine, et se demandent si elles pourront assister à cette manifestation, dont la dernière avait eu lieu à Nairobi, il y a dix ans. Ce sont les déléguées des ONG, qui tiennent traditionnellement un forum, parallèlement aux conférences des Nations unies, qui ont le plus de raisons de s'inquiéter. Pékin a ouvertement manifesté sa réticence à accueillir des mouvements qui pourraient profiter de l'occasion pour manifester leur attachement aux droits de l'homme, ou aux droits de certains groupes (les homosexuels par exemple, considérés en Chine comme des hooligans), et a relégué le forum des ONG à Huairou, à 53 km de la capitale. Outre le risque d'être coupées des travaux officiels, qui se tiendront à Pékin quelques jours plus tard, du 4 au 15 septembre, les déléguées des ONG auront quelque mal à se loger dans cette banlieue.

Aux dernières nouvelles, la Chine annonçait qu'elle disposait d'environ dix mille lits, quand le forum devrait accueillir trente-six mille personnes. Aux tracasseries logistiques, s'ajoutent quelques gestes qui entourent la préparation de la conférence d'une atmosphère désagréable, l'idée d'imposer un test de séropositivité aux quelque cinquante mille personnes qui sont attendues à Pékin du 30 août au 15 septembre, abandonnée sous la pression de