Madrid, de notre correspondant
Dans les petites montagnes des Alpujarras, au sud de Grenade, quelques adeptes bouddhistes occidentaux grognent contre l'orthodoxie des moines tibétains. L'objet de la brouillle est Osel, un gamin espagnol de 10 ans, réincarnation supposée d'un fameux lama. Éduqué dans les formes par des moines dans le sud de l'Inde, il est aussi réclamé par sa mère «pour les vacances, comme c'était convenu».
Les problèmes de garde d'enfant ne provoqueront pas de schisme. Maria Torres, convertie il y a vingt ans, a participé à la fondation du centre de retraite bouddhiste de Bubion, un pueblo des Alpujarras, et ne renie surtout pas l'autorité suprême du dalaï-lama. «Je veux simplement qu'Osel vienne de temps à autre ici, chez lui, au moins une fois par an, pour qu'il connaisse aussi sa culture, ses racines espagnoles, occidentales.» Les guides spirituels du petit Osel y mettent une certaine mauvaise volonté, de peur, peut-être, qu'il soit un peu tendre pour se frotter aux méfaits de la civilisation occidentale. A 10 ans, quelques épisodes des Tortues Ninja peuvent rapidement détourner un gamin des enseignements de Bouddha.
Osel n'a pas posé un pied en Espagne depuis deux ans. Sa mère peut lui rendre visite à tout moment la dernière fois c'était en mars, mais elle a du mal à convaincre les moines qu'un petit retour au pays ne serait pas de trop dans sa formation. «C'est très bien qu'il soit éduqué là-bas, c'est une très bonne éducation, mais il a besoin d'intégr