Washington, de notre correspondant
En un week-end, le milliardaire texan Ross Perot a réussi le pari qu'il tentait en organisant à Dallas une grande réunion de ses partisans: se rappeler au bon souvenir de tout ce que l'Amérique compte de dirigeants politiques, de distingués analystes et, surtout, de candidats à la présidence. En maintenant toujours son silence sur l'éventualité de sa propre candidature à la Maison Blanche en 1996 après sa tentative de 1992, où il avait réussi à rassembler sur son nom 19% des suffrages face aux candidats des deux grands partis traditionnels , Perot a confirmé avec éclat, sinon ses capacités de faiseur de rois, du moins son potentiel de trouble-fête. Tous les candidats républicains à l'investiture présidentielle se sont précipités à Dallas, sur sa convocation, pour parler en principe des «grands problèmes» du pays et pour courtiser en fait les voix de ce vaste bloc centriste et désenchanté de l'électorat qui fera vraisemblablement la décision en novembre 1996.
Mais les républicains n'étaient pas les seuls, et le leader noir Jessie Jackson qui s'interroge lui aussi sur une éventuelle candidature «indépendante» l'an prochain s'était aussi rendu à Dallas. Bill Clinton avait décliné l'invitation, non sans dépêcher l'un de ses proches conseillers, Thomas McLarty, pour assurer les membres du mouvement Perot, United we stand, que le président des Etats-Unis avait de fait atteint ou s'efforçait de le faire les principaux objectifs fixés pa