Madrid, de notre correspondant
Le «dossier GAL» va être ouvert, à partir d'aujourd'hui, par le Tribunal suprême espagnol. Dans les jours qui viennent, il décidera s'il existe des indices suffisants pour engager des poursuites judiciaires contre quatre parlementaires, le président du gouvernement Felipe Gonzalez, ses anciens ministres de l'Intérieur et de la Défense, José Barrionuevo et Narcis Serra, et l'ex-numéro 3 du PSOE, Txiki Benegas. Le juge d'instruction Baltasar Garzon, en charge du dossier, avait cru bon, fin juillet, de transmettre le dossier au Tribunal suprême, le seul habilité en Espagne à inculper, et demander éventuellement la levée de l'immunité des parlementaires.
Les soupçons du juge reposent essentiellement sur les accusations d'un ancien responsable du PSOE au Pays basque, aujourd'hui proche de l'opposition de droite: Ricardo Garcia Damborenea a déclaré devant Baltasar Garzon que Felipe Gonzalez «avait pris la décision» d'organiser le GAL, ce groupe antiterroriste de libération, «escadron de la mort» contre la mouvance séparatiste basque, responsable de plus d'une vingtaine d'assassinats, dans les années 80, la quasi-totalité en territoire français. Ricardo Garcia Damborenea affirme que le GAL répondait à «une stratégie» politique élaborée pour forcer la France à en finir avec le «sanctuaire» des dirigeants de l'ETA, à l'époque réfugiés au Pays basque français. Devant la gravité des accusations, le Tribunal suprême a décidé exceptionnellement la semaine de