La manifestation de Greenpeace contre les essais nucléaires chinois
aura été l'une des plus brèves de son histoire. En moins de quarante-cinq secondes, une quinzaine de militants réunis sur la place Tian Anmen à Pékin, mardi matin, ont été neutralisés par la police avant d'être embarqués au commissariat. Ils ont ensuite été expulsés par les autorités chinoises. Parmi eux se trouvait Pénélope Komitès, directrice du bureau français de Greenpeace, qui raconte comment s'est préparée et déroulée la première intervention de Greenpeace sur le territoire chinois.
«Nous avions toujours protesté contre les essais chinois, mais de loin, à cause des difficultés d'intervention sur place, explique-t-elle, et puis nous ne voulions pas mettre en danger la vie de la trentaine de Chinois qui travaillent avec nous.» Mais les temps changent, et Greenpeace a le vent en poupe, après deux actions réussies. La mobilisation allemande contre le sabordage de la plate-forme pétrolière désaffectée Brent Spar, en mer du Nord, a fait reculer la Shell. Ce premier succès a eu un gros retentissement international. Le second, lui, a fait le tour de la planète, avec les images de l'arraisonnement du bateau de Greenpeace dans les eaux de Mururoa par les commandos de marine, le 14 juillet dernier.
«Il y a une dynamique qui s'est mise en marche et qui s'est traduite, pour notre seul bureau français, par 7.000 nouveaux adhérents en deux mois. Cela ne s'est jamais vu», assure Pénélope Komitès. C'est sur cette lancée q