Un trafiquant de drogue pakistanais a été exécuté hier en Arabie
Saoudite, au moment où une crise se développe entre le royaume wahhabite et la Turquie à propos de la multiplication des décapitations. Un émissaire turc est arrivé hier à Riyad pour plaider l'arrêt des exécutions de ses ressortissants après la décapitation de quatre Turcs accusés de contrebande de stupéfiants en Arabie Saoudite. Une quarantaine d'autres Turcs actuellement dans les prisons saoudiennes attendent d'être à leur tour exécutés. Quelque 120.000 Turcs travaillent en Arabie Saoudite.
Ankara estime que la décapitation est une sanction trop lourde et demande l'arrêt des exécutions capitales. La presse turque souligne qu'il ne s'agit pas de «stupéfiants», mais d'un médicament, le Captagon, utilisé en Turquie comme aphrodisiaque et dont le commerce est interdit en Arabie Saoudite. Le président turc, Suleyman Demirel, et le Premier ministre, Tansu Ciller, soumis à de fortes pressions de leur opinion publique, ont demandé l'amnistie des condamnés turcs. Le roi Fahd aurait catégoriquement refusé d'accéder à cette demande et trois journaux saoudiens s'en sont pris hier à la Turquie, au moment où l'émissaire turc débarquait. Riyad a la ferme intention de poursuivre ces exécutions, en application de la charia (loi islamique). Celle-ci prévoit la décapitation des violeurs, des assassins, des trafiquants de drogue et des voleurs à main armée. Plus de 141 personnes ont ainsi été décapitées en Arabie Saoudite cette an