Washington,
de notre correspondant Après deux ans et demi de combat et une journée d'épreuves, Shannon Faulkner, la jeune fille de Caroline du Sud qui avait voulu forcer la porte d'une école militaire réservée aux hommes, a renoncé vendredi, en pleurs, citant le stress provoqué par sa longue bataille juridique et politique. Faulkner, 20 ans, était en observation à l'infirmerie du collège depuis lundi dernier, jour de la rentrée à la Citadel collège militaire de Charleston fondé il y a 152 ans, qui n'avait jamais admis une seule femme dans son corps étudiant. Elle avait succombé à la chaleur après la première journée du programme d'entraînement physique et sportif des recrues.
La nouvelle de son renoncement a fait la une de tous les journaux du pays, de New York à Los Angeles. Shannon Faulkner était devenue le symbole d'une certaine forme du combat féministe, suscitant selon les cas les passions égalitaristes ou au contraire l'indignation au nom du droit de chaque école de faire ce qu'elle veut, ou au nom des «traditions» militaires qui devraient permettre à des établissements comme Citadel de continuer leurs pratiques centenaires. En 1993, Faulkner s'était inscrite à l'école militaire sans révéler son sexe. Admise sur dossier, elle s'était ensuite lancée dans le combat juridique qu'elle avait presque fini par gagner.
Car sa détermination n'avait eu d'égale que l'âpreté du refus de la direction de Citadel de l'admettre dans les rangs. A chaque étape la plupart du temps vict