Washington, de notre correspondant
La «révélation», par le mensuel Vanity Fair, des apparentes frasques extra-conjugales du «speaker» de la Chambre des représentants, Newt Gingrich, fournit pour l'instant de la matière aux comiques de la télévision plus qu'elle ne nuit à sa carrière. David Letterman, le roi des soirées télévisuelles américaines, a nommé Gingrich «Kennedy d'honneur» faisant allusion à la vigoureuse santé sexuelle des Kennedy brothers. Et Gingrich ayant, paraît-il, l'habitude de la petite affaire rapide dans (ou plutôt sur) son bureau, Letterman a ajouté qu'il était dommage d'«être obligé ensuite d'aller fumer au parking» compte tenu des règlements anti-fumeurs de la Chambre des représentants.
L'opinion américaine, qui avait déjà eu droit il y a deux ans à la description, par une ancienne standardiste de l'Arkansas, d'une «particularité dans la région génitale» du président Bill Clinton accusé de lui avoir, en 1992, demandé une faveur buccale a toutes les raisons d'être désormais blasée devant ce déballage. Mais le fait que Vanity Fair journal jugé «sérieux» se soit laissé aller à publier ce genre d'«informations» émanant de collaborateurs de Gingrich licenciés par lui, semble provoquer comme un sursaut de certains commentateurs. On était jusque-là dans le domaine de l'esprit trou-de-serrure, les «révélations» étant d'abord sorties par les journaux à scandales ou les feuilles de chou extrémistes de National Enquirer, pour les starlettes et OJ Simpson, à