La cour d'appel fédérale de General Roca (à 1.800 km au sud de
Buenos Aires) a rejeté mercredi la demande d'extradition présentée par l'Italie contre l'ancien officier nazi Erich Priebke, 83 ans, impliqué dans le massacre en 1944 des fosses ardéatines à Rome (335 personnes avaient été fusillées en représailles après un attentat).
Le tribunal a annulé la décision d'une juridiction de première instance qui avait accordé l'extradition le 4 mai. L'émotion est considérable en Argentine, où le ministre de l'Intérieur, Carlos Corach, a affirmé ressentir «une grande désillusion». La procédure n'est toutefois pas épuisée. La Cour suprême de justice examinera dans un bref délai un recours que le procureur Helvecio Barbas devrait présenter dans les prochaines heures contre la décision de la cour d'appel.
«Je déplore profondément une décision qui porte atteinte à l'image de notre pays, lequel fait désormais partie des nations repoussant toute forme de régime totalitaire et raciste», a notamment souligné Carlos Corach. De son côté, le président de la République, Carlos Menem, qui avait rendu publiques en février 1992 les archives secrètes sur les criminels nazis réfugiés en Argentine, s'était déjà ouvertement prononcé en faveur de l'extradition.
Les milieux judiciaires argentins sont notamment «choqués» par l'argumentation développée par les juges de General Roca, Carlos Muller et Arturo Perez Petit, pour refuser l'extradition. Tout en reconnaissant que les atrocités imputées à Priebke sont