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Libération
Interview

Bactériologique, l'arme suprême de l'IrakSelon Rolf Ekeus, les Irakiens redoutaient une riposte nucléaire américaine.

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publié le 29 août 1995 à 7h09

La défection, le 8 août, du gendre de Saddam Hussein, Hussein Kamel

Hassan, architecte des programmes secrets d'armements irakiens, a obligé Bagdad à dévoiler son programme bactériologique. A la suite de ses révélations, le responsable de la commission spéciale des Nations unies chargée du désarmement de l'Irak, le Suédois Rolf Ekeus, s'est rendu à Bagdad, où il a rencontré le vice-Premier ministre, Tarek Aziz. Les autorités irakiennes lui ont, à cette occasion, transmis des milliers de nouveaux documents sur leur programme d'armement bactériologique. Il les a présentés vendredi au Conseil de sécurité. Interview.

Les dernières révélations de l'Irak contiennent-elles des éléments qui vous ont surpris?

L'ampleur de ce programme est supérieure à ce que nous attendions. Mais nous avions raison de ne pas croire les autorités irakiennes qui nous avaient assuré, au début du mois, avoir détruit l'intégralité des milieux de culture immédiatement après l'invasion du Koweit. Elles admettent désormais que la majorité des milieux de culture produits ont, en fait, été convertis en armes en décembre 1990, soit au lendemain de l'adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 678 (1). Les milieux de culture de l'anthrax ont servi à équiper 50 bombes et une dizaine d'ogives de missiles à longue portée al Hussein (les fameux Scud irakiens, ndlr) tandis qu'une centaine d'autres bombes et une cinquantaine d'ogives ont été équipées avec les milieux de culture du botulisme. Ces armes ont été li