Hostiles à la nouvelle loi sur l'enseignement, qui limite les
possibilités d'étudier en hongrois et qu'ils jugent «discriminatoire», les Hongrois de Roumanie ont décidé de lancer une série d'actions à la rentrée scolaire. Le 2 et le 8 septembre, des rassemblements sont prévus en Transylvanie; puis le 9 septembre, une Caravane de la jeunesse partira pour Strasbourg remettre au Parlement européen une pétition de 500.000 signatures contre la loi. En dernier recours, si Bucarest n'ouvre pas des discussions, les Hongrois de Roumanie menacent d'actions de «désobéissance civile», laissant entendre qu'ils pourraient ne plus envoyer leurs enfants à l'école.
Votée fin juin et promulguée le 24 juillet par le président Iliescu, la nouvelle loi stipule que tout le système d'enseignement professionnel doit être dispensé en roumain, supprimant de fait les écoles techniques en hongrois. Pire, le texte limite l'enseignement supérieur en langue minoritaire à certaines matières pédagogie, arts et culture et interdit les universités en langue minoritaire, faisant voler en éclats les rêves magyars de réouvrir l'Université hongroise de Cluj (Koloszvar en hongrois).
Au-delà de la loi, la polémique illustre la détérioration des relations entre le pouvoir roumain et la minorité hongroise. Pour l'Union démocratique des Magyars de Roumanie (UDMR), la possibilité de travailler et d'étudier dans sa langue est une revendication centrale, censée combattre l'«assimilation forcée» qui menace la «survie» de l