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Libération

Un témoin raciste jette le trouble dans le procès d'OJ Simpson

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publié le 31 août 1995 à 7h05

Washington,

de notre correspondant Le procès de l'ancien footballeur O.J. Simpson a pris mardi un tournant sans doute radical avec la diffusion publique à l'audience de bandes magnétiques enregistrées sur une période de dix ans par Mark Fuhrman, policier de Los Angeles, qui est l'un des principaux témoins de l'accusation. Fuhrman, dans une série de conversations enregistrées, évoque les méthodes, qu'il présente comme courantes, employées par la police de Los Angeles: tabassage et torture des suspects, fausses «preuves» ou indices placés dans leurs voitures ou sur leur personne, ou célébrations joyeuses (surnommées kill parties) lorsqu'un policier a tué un trafiquant ou un délinquant. Surtout, Fuhrman emploie à quarante et une reprises le mot «Nègre» pour parler de la population qu'il a été amené à côtoyer pendant son séjour dans un commissariat de la ville situé au coeur de South Central, le quartier noir de Los Angeles.

Lorsqu'il avait témoigné au procès O.J. Simpson, Fuhrman ­ dont la défense essayait de confirmer le caractère raciste ­ avait affirmé sous serment qu'il n'avait jamais de sa vie prononcé ce mot. Son rôle est crucial dans l'affaire Simpson puisque c'est lui qui, le soir du meurtre, avait découvert dans la propriété de l'accusé le deuxième gant ensanglanté, jumeau d'un gant découvert sur les lieux du crime. La défense laisse entendre depuis le début que Fuhrman aurait pu placer le gant lui-même.

Le contenu des bandes magnétiques enregistrées depuis 1985 par Laura