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Libération

L'Otan et la FRR baissent la garde Une accalmie vendredi, pour ne pas encourager l'armée bosniaque.

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publié le 2 septembre 1995 à 8h43

Sarajevo, envoyé spécial

Deux tirs d'artillerie sur une batterie de mortiers voisine du quartier de Dobrinja, vers 10 heures du matin, un bombardement sur un entrepôt de Vogoca, dans la banlieue, vers 16 heures; et puis le silence ­ hormis l'incessant et lointain vrombissement des raids de surveillance. L'accalmie est si manifeste que le ministre des Affaires étrangères bosniaque, Muhammed Sacirbey, s'insurge contre «une trêve officielle décrétée pour vingt-quatre heures». Le commandement de la Forpronu dément aussitôt toute sorte d'accord avec Pale. Néanmoins, il admet que les aviateurs de l'Otan et les artilleurs de la FRR, ce vendredi, «lèvent le pied dans l'attente de développements dans les contacts entre les états-majors onusien et serbe».

Pourquoi ce relâchement de l'activité militaire, d'autant que le camp serbe, après l'affolement des deux premiers jours, décelé dans les interceptions des communications radio, semble se requinquer et que les dégâts (moins de 10% du potentiel militaire endommagé) se révèlent beaucoup moins importants que prévu? «C'est un problème de gestion du temps. La réponse à cette question est multiple», explique le général Bachelet, commandant du secteur de Sarajevo et, à ce titre, chef de la brigade FRR du mont Igman.

Première réponse d'ordre technique: il faut établir un diagnostic des bombardements. La seconde, tactique, n'est pas évoquée, mais implicite: ne pas encourager de velléités offensives de l'armée bosniaque, qui pourrait profiter de