Washington, de notre correspondant Quand, à l'automne 1994, Richard Holbrooke était revenu au département d'Etat au poste même secrétaire d'Etat adjoint qu'il avait occupé quinze ans auparavant sous la présidence de Jimmy Carter, certains de ses amis s'étaient étonnés de cette apparente stagnation professionnelle, après plusieurs années passées en dehors de l'administration, dont quelques-unes comme banquier d'affaires à Wall Street. D'autres observateurs, plus pertinemment peut être, avaient simplement compris que Holbrooke revenait à la fois à sa vraie passion, et à cette ambition qui fait l'objet de plaisanteries même parmi ses amis, qu'il a tendance à choisir célèbres, et bien placés dans les mondes croisés de la politique, du show business et des médias.
Holbrooke revenait à Washington et à ses intrigues, à la politique et à la diplomatie après douze longues années de règne républicain. Il avait espéré retrouver d'emblée une position prestigieuse avec l'élection de Clinton à la Maison Blanche, mais une légère infortune empêchait alors la réalisation de ses desseins. A l'époque Carter, lorsqu'il était secrétaire d'Etat adjoint chargé de l'Asie, il avait commis l'erreur de court-circuiter ouvertement le numéro deux du département d'Etat jugé un rien falôt, un certain Warren Christopher devenu depuis secrétaire d'Etat... Loin de faire un retour de star à Washington, Richard Holbrooke dût donc dans un premier temps, en guise de purgatoire, se contenter de l'ambassade des E