Pékin,
de notre correspondante La IVe Conférence mondiale sur les femmes, le plus grand rassemblement du genre jamais organisé sous les auspices des Nations unies, s'est ouverte hier à Pékin. Après un discours lénifiant du président chinois Jiang Zemin, se félicitant que, «en cette belle journée d'automne, Pékin s'honore d'accueillir dans une ambiance de grande fête tant de femmes éminentes et d'hôtes distingués venus de divers coins du globe», et un message, non moins flatteur, du secrétaire général des Nations unies, Boutros Boutros-Ghali, soulignant «le rôle pondéré de la Chine au Conseil de sécurité», le rideau s'est levé sur un spectacle de chants et danses. Les milliers de déléguées invités dans l'antre du Parti communiste en ont oublié pendant quelques heures leurs récriminations contre la surveillance policière.
Samedi, Irène Santiago, la directrice du forum des organisations non gouvernementales (ONG), réunies en marge de la conférence à 50 km de la capitale, avait sommé les autorités chinoises de cesser le harcèlement policier auprès des représentants des femmes tibétaines en exil et des lesbiennes.
Le message est formellement passé: hier, la présence policière était beaucoup plus légère et l'ambiance relativement détendue sur le site du forum. Les hommes en lunettes noires et talkie-walkie avaient disparu, laissant place à de souriantes et sportives chinoises en jupe. Dans la soirée néanmoins, une centaine de femmes qui manifestaient contre la violence ont symboliqu