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Libération

L'Otan reprend ses raids contre les SerbesLe général Mladic a encore refusé hier de retirer les armes lourdes.

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publié le 6 septembre 1995 à 8h43

Sarajevo, envoyé spécial

Il est 13 heures lorsque les sirènes retentissent sans susciter aucune fébrilité chez les passants. Elles annoncent comme d'ordinaire un bombardement, mais au-delà de la ligne de front, «dans l'autre camp». Une colonne blanche s'élève à l'ouest de l'agglomération, sur la caserne serbe de Lukavica. Un nuage noirâtre s'épaissit à l'Est, vers les entrepôts de Vogosca. Peu après, un confrère évoque au téléphone trois détonations sourdes dans les parages de Pale. Les Sarajéviens, à la sortie du boulot regardent ces incendies, s'interpellent joyeusement, poursuivent leur chemin ou s'attroupent sur les trottoirs, aux portes des cafés, autour des transistors, parfois des télévisions aux chaînes satellites. Certains saluent d'une main le ciel, où vrombissent les avions invisibles de l'Otan. Ils ont frappé ensuite dans plusieurs autres zones autour de la capitale bosniaque où les Serbes bosniaques avaient entrepris de regrouper de l'armement lourd dans la nuit. La Force de réaction rapide (FRR) a participé à l'opération en position de riposte. Seul un Warrior ­blindé léger­ britannique a ouvert le feu contre une position de mortier posté à Hadzici, près de Sarajevo. A Belgrade, l'agence de presse indépendante Beta a annoncé la coupure des communications avec Pale, à la suite du bombardement d'un centre de communication situé à proximité de Majevica (est de la Bosnie). Dans la soirée, la radio bosniaque annonçait que l'aviation de l'Otan avait également pris po