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Libération

Le référendum québécois posera clairement la question de la souveraineté

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publié le 8 septembre 1995 à 8h29

«Acceptez-vous que le Québec devienne souverain après avoir offert

formellement au Canada un nouveau partenariat économique et politique dans le cadre du projet de loi sur l'avenir du Québec et de l'entente signée le 12 juin 1995?» La question à laquelle les Québécois devront répondre par référendum fin octobre a été déposée à l'Assemblée nationale du Québec.

La précédente question sur le même thème, il y a quinze ans, se contentait d'évoquer le «mandat du gouvernement du Québec de négocier» avec Ottawa. Les Québécois avaient alors répondu «oui» à 41,8% et «non» à 58,2%. Cette fois, le gouvernement de Jacques Parizeau évoque clairement l'autonomie du Québec. La condition est simplement d'offrir «formellement» un nouveau partenariat économique et politique au reste du Canada, ce qui constitue également l'essence de l'«entente» signée le 12 juin entre le chef du Parti québécois, Jacques Parizeau, celui du Bloc québécois (opposition québécoise à la Chambre des communes à Ottawa) et le chef de l'Action démocratique, Mario Dumont, transfuge du Parti libéral qui a drainé avec lui 10% de l'électorat.

Aucun délai n'est spécifié dans la question mais l'«entente du 12 juin» prévoit que les négociations ne dépasseront pas un an. Cela signifie que si les pourparlers avec le Canada n'ont pas ­ dans le cas d'une victoire du «oui» au référendum ­ abouti à l'automne 1996, l'Assemblée nationale du Québec sera alors habilitée à proclamer la souveraineté de l'actuelle province francophone du Ca