Montréal,
de notre correspondant L'été a été chaud dans les réserves amérindiennes du Canada et le début de l'automne risque de l'être davantage encore. Exaspérés par le peu de cas fait de leurs revendications territoriales et par la lenteur des négociations avec les divers gouvernements, frustrés par le non-respect de leurs droits ancestraux et de promesses faites de longue date, ou par la profanation de lieux de sépulture, plusieurs groupes d'autochtones ont, d'un bout à l'autre du Canada, pris les armes. Bilan estival des échanges de tirs et des échauffourées avec la gendarmerie royale du Canada ou les polices provinciales de l'Est: un mort et deux blessés graves chez les Chippewas, sans doute plusieurs blessés chez les Shuswap, deux membres de la police montée commotionnés, mais sauvés par leurs gilets pare-balles, et un policier ontarien blessé par un véhicule qui le chargeait.
L'incident le plus grave s'est produit mercredi dernier en Ontario sur la rive sud du lac Huron, dans le camp militaire d'Ipperwash occupé depuis 1993 par des indiens chippewas de la réserve voisine de Kettle et Stoney Point, qui pressent le gouvernement d'Ottawa de leur rendre comme convenu les neuf cent sept hectares qui leur ont été «empruntés» en 1942 pour y entraîner des soldats contre l'engagement d'une restitution dès la fin de la Seconde Guerre mondiale.
«La démonstration de force policière à Ipperwash semblait planifiée et était superflue», estime le chef chippewa Thomas Bressette qui s'e