Sarajevo, envoyé spécial Après douze jours de raids aériens et le lancement de missiles Tomahawk les Serbes de Bosnie n'ont toujours pas bougé les canons qu'ils braquent sur Sarajevo.
Dimanche, les généraux Janvier et Mladic, commandants respectifs des Casques bleus dans l'ex-Yougoslavie et de l'armée de la nouvelle République serbe en Bosnie, se saluent à 17h15. Ils se quittent vingt-cinq minutes plus tard. Le temps pour le général serbe de répéter qu'il est prêt à faire des concessions à la Force de réaction rapide (FRR) et à l'Otan si celles-ci cessent préalablement leurs attaques. Mais, de toute façon, poursuit-il, ces concessions ne concernent pas un retrait hors de la zone d'exclusion autour de Sarajevo des armes lourdes «nécessaires à la protection de la population serbe». Cette énième fanfaronnade oblige l'officier français, dont l'aversion pour l'opération FRR-Otan n'est pourtant pas un secret, à quitter la salle.
Au lendemain de ce camouflet, resurgit l'inévitable question: et maintenant? Douze jours de raids aériens et de canonnades terrestres, et aucun tankiste serbe n'a encore enclenché la marche arrière dans la zone d'exclusion, sinon pour mieux se protéger derrière un bosquet ou une mairie. Et maintenant? Continuer, répondent ce lundi, unaninement, les décideurs de l'opération «Force délibérée».
Mais comment? Les Américains apportent un élement de réponse immédiatement après la sortie de Mladic. A 18h45, un premier missile Tomahawk est tiré à partir du croi