Washington,
de notre correspondant Colin Powell, l'ancien chef d'état-major des armées américaines pendant la guerre du Golfe, estime qu'il a les «capacités» nécessaires pour la fonction de président des Etats-Unis, mais il ne se prononcera sur son éventuelle candidature à la Maison Blanche qu'en novembre, après la longue période de lancement de son livre de souvenirs, promis à devenir le best-seller politique de la rentrée 1995. Pendant le périple promotionnel qui va le conduire dans plus d'une vingtaine de villes américaines pour pousser les ventes de My American Journey (Mon itinéraire américain), Powell aura tout le temps de sonder l'opinion d'une côte à l'autre, pour évaluer s'il a une chance d'entrer l'an prochain à la Maison Blanche. Dans une interview publiée cette semaine par l'hebdomadaire Time, Powell évoque deux possibilités pour une éventuelle candidature: soit devenir l'un des candidats du Parti républicain à l'investiture présidentielle, soit lancer une candidature «indépendante», à l'image de Ross Perot en 1992.
Le speaker de la Chambre des Représentants, Newt Gingrich, a bien déclaré au cours du week-end que Powell deviendrait immédiatement l'un des favoris du parti s'il décidait de courir sous les couleurs républicaines; mais Powell, comme il le reconnaît dans l'interview accordée à Time, est «plus modéré» dans ses opinions que la plupart des cadres du Parti républicain, de plus en plus influencés par la droite religieuse. Or ce sont eux qui déterminent dans